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JUILLET 1591. 169
Rose, Commolet, Ceuilli, Guarinus (0, Lincestre, Martin, et tous les autres prédicateurs de Paris pres-chans sur ce mesme subject, le traicterent de telle façon, qu'on congneust bien, par les beaux passages qu'ils alléguèrent, qu'ils avoient fort estudié le livre de la Bible des harangeres de Paris.
Le mardi vingt-troisième dudit mois de juillet, messieurs de la Faculté de theologie de Paris censurèrent l'arrest qu'on y avoit imprimé, donné contre celui de Chaalons : alleguans qu'outre ce qu'il ne parloit asses re-veremment de la Sainteté, il y avoit quelques heresies-ou pour le moins mots coulés qui les ressentoient, lesquels ils cotterent. Et fut Boucher avec le curé SaintAndré des Ars trouver à cest effect le procureur general Molé, pour lui dire et adviser à le faire reformer. Mais soit que la faute vinst de l'imprimeur ou autrement : apres qu'ils eurent entendu que l'avocat d'Orleans, qui estoit des leurs, l'avoit dressé, on n'en parla plus.
Ge soir bien tard, un seize nommé Du Pont, sergent à Paris, qui avoit oui parler de ceste nouvelle instance que faisoient les docteurs, disoit à un Neapo* t litain auquel il le contoit, qu'à la verité on ne faisoit point ici l'honneur au Pape tel qu'on devoit, et que bien souvent on parloit peu reveremment de Sa Sainteté. « U me semble au contraire, lui respondit le Neapo- . « litain, qu'il n'i a lieu au monde où on l'honore tant , « qu'à Paris : car mesmes au cimetiere Saint-Innocent « de vostre ville, y passant dernierement, je remarquai « qu'il tient là le premier lieu, et mené le bransle de la « danse macchabrée. » Desquelles paroles le dit Du Pont fut si fort scandalizé, qu'il dit le lendemain, en la bou-
W Guarinus : ou Guarini, cordelier savoyard.
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